Après pratiquement trois décennies passées sur la scène rock avec des groupes comme The Black Radish ou Aeroflot, Lo Pailhès n’a rien perdu de ses envies de musique et de composition, des exercices qui lui tiennent à cœur et qu’il exécute avec détermination, ajoutant une corde de plus à son arc avec le dessin, un art dans lequel il fait également montre de très beaux talents.
Après « Echos », son album publié en 2019 et bien accueilli par la presse et par les radios, le chanteur et guitariste reprend du service pour un nouvel effort mis en boite avec Vincent Ouriet à la basse et Guillaume Bonnet à la batterie, ce dernier accompagnant également l’artiste sur scène avec à ses côtés Gérard Roustan pour compléter la section rythmique.
Marchant toujours insidieusement dans les pas de Lou Reed, Lo Pailhès n’hésite jamais à s’offrir des effets de style beaucoup plus personnels pour mieux s’installer dans une dimension où le rock français et francophone est à l’honneur avec des guitares bien tranchées et des arrangements complètement dans l’air du temps, quitte à flirter par moments un peu plus que de raison avec l’electro.
On retrouve sur « Paradox » des accents qui ne sont pas sens rappeler des précurseurs comme Lili Drop, Taxi Girl ou même les premiers ébats d’Indochine, parfois mélangés avec l’exubérance plus contemporaine de Katerine et avec de véritables déferlantes sonores qui nous rappellent que le rockeur n’a pas froid aux yeux et qu’il est bien décidé à prendre des risques pour réussir à proposer des albums qui sortent du lot.
Il suffit de s’arrêter un instant sur des compositions comme « Donne-nous une chance », « Nuit noire », « Minuit dans l’autre monde », « La vie en Porsche » ou « Une nouvelle idée » pour s’en convaincre durablement et pour comprendre qu’entre le rock et Lo Pailhès, c’est un peu comme un pacte à la vie à la mort …
Bien malin celui qui arrivera à s’en détacher après une seule écoute tant il y a de bonnes choses à l’intérieur !
Fred Delforge
6 avril 2023