Rockenfolie| Lo Pailhès
A la lumière tamisée de mille et mille nuances pastel et bigarrées, comme assombrie par l’indélicat constat que rien de ce qui est juste n’est vrai, où sont les monstres quand ils ne font pas foire, à en faire résonner les cloches de notre réalité, Madame, le rouge est illusoire et le blanc ne reste jamais propre bien longtemps, tant pis pour la beauté de l’instant , tant que dansent, dansent les mots sur la feuille de papier, comme les étoiles éblouissent la nuit de leur indécent scintillement, comme s’il était permis de briller, comme s’il était permis d’exister et d’insister, une fois seulement, sur l’effet de Surprise.
L’espace d’un éphémère éclat de verre absolument transparent aux yeux des innocents, peut-être serait-il temps de fouler la terre, de la fouler vraiment, sans un regard en arrière, se nourrir encore de la force du vent, qu’importe sa direction, puisque rien n’à de sens, qu’au-delà de l’horizon ne survivent que ceux qui savent qu’il n’y a rien et en faire vibrer, comme la note sucrée du bonheur immense et inutile d’une tasse de thé, la substantifique essence, pour le plaisir futile et intense de ménager l’effet de Surprise.
Et puis il y a la musique, regarde tout droit à travers le miroir, fais toi un sourire dans le noir, une seule note peut rendre l’univers hystérique, de vaines tentatives en sursis pathétique, comment n’y avions nous pas penser ? Comme un tableau bizarre de mélodies éparses et magiques, tout est dans la rythmique, me suis-je laisser dire, mais n’en souffler mot ! Il pourrait nous entendre, coupable pis que pendre de jouer des émaux, l’artiseur funambule n’en est pas moins un artiste, et en cela rien n’est triste puisqu’il ne distribue la violence que par mille et mille tendres caresses, celles qui te torture à l’âme jusqu’à en raviver la flamme et puis, de songes éveillés en subtiles promesses, il dit qu’il n’a sur nous pas la moindre prise, qu’il ne sait que peindre avec le son, comme une touchante Surprise.
Et puis il embrasse les étoiles d’un simple mouvement du regard
D’une imperceptible touche de poésie, il en révèle l’ivresse
Comme une petite lueur à peine visible dans le noir
Juste un peu plus en couleur au son de Lo Pailhès
Texte : Serge Moser / Montage : Sébastien Dufour
Rockenfolie 15/06/2017
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