L’étrange bouge de Lo Pailhes
Lo Pailhes aime les surprises. Il a une sainte trinité dans les oreilles (Thiéfaine, Bashung… qui d’autre, déjà ?) et conchie poétiquement «les gens qui se déguisent en trompe l’oeil» ou «ceux qui s’enlisent dans leur suffisance». Lo Pailhes (marrant, on dirait un nom occitan) leur préfère les insoumises, et les étoiles qui dansent dans le ciel. On lui trouverait même un accent, alors que ce «Quasimodo de la musique actuelle» tel que lui même se définit, est en fait descendu de Paris à Marseille.
Mais pas pour étudier le patois provençal, que nenni: Lo Pailhes chante en français et en anglais, histoire de dire outre Manche qu’il attend au coin de son esprit le coup de coeur, ou de foudre… d’une insoumise, probablement? Ce qui n’est pas gagné.
Bref, Lo Pailhes nous parle de son monde bizarre qu’il peint en tableaux décousus, au couteau, en déclamant – chantant comment il galère entre chômage et manque de fric, la course à la productivité, alors que lui, tout ce qu’il a dans le crâne, hormis les insoumises qui dansent dans la Lune du soir, c’est l’art de l’Océanie et les masques des quatre coins du monde. Guitare pop rock blues, Lo Pailhes nous mène en six tableaux jusqu’à un soleil de plomb, avec des images qu’il raconte comme ça, en chantant à peine, avec sa drôle de plime, un blues façon Diabologum ou Fauve, ou du côté des voisins de l’Ouïe Stimbre, par exemple.
Cet album six titres (non, sept, les coin de l’esprit revient en catimini) sorti en chair et en matière il y a quelque années revient en plateforme numérique, jetez-y donc une ouïe. Allez hop, «tout doux tout spleen», tout étrange.
21/11/2016
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